Arbres et arbustes ont grandi et se comportent maintenant comme de vilains seigneurs du temps jadis.
Tout, nourriture, humus, eau, est pour leurs racines voraces, telle est la dure loi qu'ils imposent à leurs sujets vivant à leurs pieds.
Entre eux, ils se livrent à une sournoise guerre souterraine mais ceci est une autre histoire.
Beaucoup de plantes supportent la concurrence des racines dans une terre acide, fraiche, mais dans un sol alcalin, poreux, pauvre et drainant, le choix se rétrécit comme une peau de chagrin et il faut même être un peu maso pour se plaire dans de telles conditions !
Pourtant, il en existe, de ces plantes courageuses, hardies, solides, que rien ne rebute, ni la sécheresse du sol, ni le PH, ni les racines, qui se nourrissent de la fine couche d'humus que le seigneur, dans sa grande bonté, a déposé à leurs pieds en automne, qui supportent le régime sans pain et sans eau qu'il leur inflige en été, qui vivent, fleurissent sans se plaindre jamais.
Les voici :
La Reine de l'ombre sèche, la grande fougère mâle, qui étale ses larges frondes et meuble sompteusement les zones d'ombre. Petite, elle réclame un peu d'humidité pour bien se développer mais une fois adulte, elle est capable de résister aux pires sécheresses.


Solide, rustique en diable, jamais malade, poussant dans n'importe quelle condition à l'ombre, Bergenia cordifolia :
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Un autre courageux résistant à tout, Iris foetidissima :
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Un joli petit pois, inodore mais costaud et calcicole, Lathyrus vernus :

Quelques campanules, la petite C. poscharskyana, vigoureuse, traçante :

Et la Campanule gantelée, à feuilles d'ortie ( non piquantes !) Campanula trachelium, ici le cultivar 'Bernice' à fleurs doubles :

L'intrépide, l'envahissante Euphorbia robbiae, moral d'acier, vigueur d'enfer !

Et sa cousine en dôme jaune fluo au printemps, Euphorbia polychroma

Les petites viola odorata, les modestes primevères des jardins aux fleurs simples supportent aussi ces conditions drastiques et se sèment généreusement à mi ombre, unissant leurs fleurettes à celles des bulbes printaniers :


Le lierre des bois, bien sur, et ses cultivars, l'indomptable pervenche, Vinca major :

Les sceaux de Salomon, le muguet qui dans le jardin s'est semé tout seul au pied du grand figuier dans une terre archi sèche et caillouteuse, et aussi quelques surprises comme les bleuets des montagnes qui se sèment toujours à l'ombre et les petites fétuques qui vivent à l'ombre dans une terre aride.

Et pour finir, mes plantes chouchoux, mes amours, Dicentra spectabile, le coeur de Marie qui s'endort en été et supporte donc sans faillir la sécheresse estivale :

Et les Hellebores, ces amoureux de l'ombre qui , s'ils poussent en tout sol, le préfère alcalin, apprécient l'humidité hivernale et se fichent du sec et des racines des arbres en été.
Comme ils ne vont pas tarder à fleurir, je vous les présenterai bientôt.