Il somnolait à l'ombre des larges feuilles d'acanthes, dans le bourdonnement nonchalant des abeilles, le crou-crou lointain des pigeons ramiers. C'était une belle journée d'été, trop chaude pour chasser ou courser les petits copains. Un temps pour bêtes à écailles comme les lézards qui là-haut, sur les murs, chauffaient leurs armures en plein soleil.
Un petit caillou roulant dans la pente l'éveilla, il se redressa et, stupéfait, découvrit un crapaud. Un crapaud en pleine après-midi par cette chaleur ? Au même moment, les martinets crièrent. Il sortit de sa retraite et comprit : les princes et princesses des cités des fourmis venaient de prendre leurs envol.
Les crapauds sortent d'habitude au crépuscule, font faire un petit tour dans le bassin pour se rafraîchir puis toute la nuit, arpentent massifs et allées à la recherche de nourriture. Mais ce jour -là, alertés par je ne sais quel message de dame Nature, ils sortent en pleine journée, en pleine chaleur, en plein soleil pour traquer et gober les centaines de fourmis volantes, véritable manne céleste, qui se posent au sol.
C'était hier :
Celui-là guettait quelque chose fixement. Et alors que j'allais prendre la photo, il a foncé vers moi et a gobé la dragonne de mon appareil photo qui bougait au ras des herbes !!!