Avez-vous remarqué le nouveau logo que j'ai mis sur le blog ?
Je suis ravie de faire partie du partenariat Botanic d'être ainsi, à travers le blog, une petite et modeste ambassadrice de la biodiversité :)
Comme vous le savez, dans mon Clos cerné de toute part par la Ville, j'essaie de créer un havre de verdure accueillant pour la faune et la flore. Je cultive "bio", n'utilisant ni pesticides, ni désherbants, juste un peu d'engrais à mes rosiers en été et occasionnellement, du Ferramol pour limiter les ravages des baveux.
J'accueille aussi plusieurs adventices, quelques petites plantes sauvages qui font le bonheur des premiers butineurs à la sortie de l'hiver.
Parmi celles-ci, il y a les primevères que je vous ai déjà montrées :
Discrètes, timides, on les remarque à peine au milieu des corolles et coloris éclatants. Cependant la coquine a plus d'un tour dans son sac pour attirer et séduire ses galants.
Odorante, elle les enveloppe dans des fragances enivrantes qui leur font chavirer le coeur et leur offre, en prime, nectar et pollen abondants.
Comment résister ? Séduits, charmés, conquis, délaissant narcisses, primevères, jacintes même, une foule d'amoureux lui font la cour et j'ai même vu des bourdons la quitter à regret, titubant comme au sortir d'un bar.
Et pourtant - qui l'eut cru ? - la friponne ne se laisse pas féconder !!!
La fleur belle et attractive au parfum suave et musqué est stérile et fanera sans engendrer de descendance !
Miss Violette est une adepte de l'auto-fécondation.
En été, à l'abri des regards indiscrets, elle cachera sous son feuillage des fleurs atrophiées, sans pétales, ressemblant à un bouton vert, et ces fleurs ridicules, sans le moindre parfum, engendreront la vie !
Ensuite, les graines enrobées d'huile pour la gourmandise des fourmis, seront transportées par celles-ci et parfois, oubliées ou perdues en chemin ...
Comme il ne faut rien négliger pour assurer sa descendance, elle se propage aussi de manière très efficace par tiges stolonifères.
C'est une petite plante vivace et tapissante des lieux ombragés, des sous-bois, des bords de vieux chemins, qui fleurit tôt en saison, parfois dès février, avant l'apparition des feuillages qui masque la lumière.
Ses feuilles sont arrondies en forme de coeur et ses fleurs sont jaune vif comme des petits soleils, gaies, petites étoiles d'or qui illuminent les massifs à la fin de l'hiver, résistent à ses assauts répétés, aux giboulées de pluie, de grèle, et annoncent le printemps :
Ces noms ne sont pas le fruit du hasard.
Les feuilles de la ficaire sont riches en vitamine C et elles étaient employées autrefois contre le scorbut ; Cueillies jeunes, avant la floraison, elles étaient consommées en salade.
Ensuite, pendant et après la floraison, les feuilles accumulent de la proto-anémonine, alcaloïde toxique pour l'homme et au goût très acre.
Les racines et les tubercules en sont particulièrement riches et étaient employées autrefois contre les verrues.
Indigène au Vieux Clos, elle forme de beaux tapis jaunes décoratifs sous les arbres caducs et elle ne concurrence pas les autres plantes. Elle fait des feuilles, fleurit, fâne, trois p'tits tours et puis s'en va... presque ...
Ses racines, petits tubercules ovoïdes et charnus bien vivaces, demeurent en terre.
C'est eux qui ont donné le nom de Ficaire, Herbe aux fics ou Herbe aux Hémorroïdes parce qu'ils ressemblent aux figues mais aussi à ces désagréables varices !
Elle se propage par bulbilles nichés à l'aisselle des feuilles qui tombent lorsque celles-ci fanent, et sont disséminés par les fourmis, la pluie ou le jardinier.